Les avocats des trois militaires désignés par les autorités judiciaires comme étant les « auteurs » présumés de l'assassinat du colonel Combo Ayouba sont montés au créneau pour réclamer « le respect de la présomption d'innocence et le secret de l'instruction ». « Nos clients sont encore des présumés coupables », ont entonné à l'unisson les conseils des trois sous-officiers épinglés. C'était vendredi dernier lors d'une conférence de presse tenue quelques heures après la déclaration du procureur général ayant indiqué que les enquêteurs avaient « mis la main sur les auteurs du crime » et la diffusion des tracts dans la capitale dévoilant des photos et des noms des personnes supposées être les assassins de cet officier de l'armée, tué le 13 juin dernier.
Ces avocats conduits par le bâtonnier du tribunal de Moroni, Me Harmia Ahmed, étaient très remontés contre les auteurs des tracts qui, selon eux, « ne peuvent être que des personnes impliquées dans l'enquête ». « Ça ne peut pas être de simples citoyens », a insisté Me Harmia Ahmed entourée de ses collègues Maîtres Mohamed Ahamada Baco, Nadhufa Moussa et Tadjiddine Ben Mohamed, avocats « commis d'office » dans le cadre de cette affaire. Ils en veulent pour preuve les photos imprimées sur ces papiers qui ont fait le tour de la capitale, enfin de semaine dernière.
« Nous avons des indices qui démontrent que ces tracts proviennent du c½ur même de l'enquête », a fait savoir le bâtonnier indiquant que « les photos qui se trouvent dessus ont été prises à la direction nationale de la sûreté du territoire (DNST) le jour même de l'arrestation de nos clients ». L'avocate a, ainsi, stigmatisé un « acte de lâcheté » qualifiant de « lâches » les auteurs des ces tracts.
« Nous condamnons les responsables qui ne veulent pas rester dans la limite de leurs responsabilités », a enfoncé le bâtonnier. Les avocats de la défense interprètent la diffusion de ces tracts comme une incitation à la haine. Ils ont saisi cette occasion pour demander aux autorités politiques qui commentent le meurtre de Combo comme étant « un assassinat politique » à « fournir les preuves de leurs allégations ».
« On doit cesser les commentaires », lance, Me Tadjiddine Ben Mohamed. Les avocats se sont au passage inquiétés « des conditions très difficiles auxquelles sont soumis leurs clients qui sont enfermés dans une cellule ». « Nous sommes inquiets de la sécurité de nos clients », a indiqué Me Harmia. Me Mohamed Ahamada Baco a, quant à lui, dénoncé « les pressions » et « le harcèlement » que subirait le juge en charge de ce dossier. Des pressions qui risqueraient d'influencer le magistrat, selon eux.
« Si nous ne vous avions pas invité ici dans le cadre de cette conférence de presse, on allait vivre l'enfer sur terre », a-t-il soutenu demandant « qu'on laisse le juge travailler dans la sérénité ». Interrogé sur le fait que le procureur général a déclaré que les enquêteurs disposent « des éléments de preuves irréfutables » démontrant la participation directe des prévenus aux faits incriminé, l'avocate Harmia Ahmed a répondu que « cela n'engageait que lui ». « Nous les avocats de la défense, nous ne dirons jamais ça. Si c'est vrai les éléments sont réunis qu'on aille alors à la cour d'assises », a-t-elle réagit.
HZK-Presse
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