Quel est le sens du vote du 29 mars à Mayotte et de la large victoire du oui ?
Yvan Combeau. On a parlé de référendum mais le mot est impropre. Il s'agissait d'une consultation liée au pacte de départementalisation contenu dans le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy. Il était proposé aux électeurs mahorais une feuille de route en vue du département, et ils l'ont largement acceptée.
Qu'est-ce que cela change ?
Cela signifie que le processus est enclenché mais qu'il sera long. Il faut attendre les élections cantonales de 2011 pour que les droits sociaux - le RSA, le RMI à hauteur d'un quart du montant fixé en métropole - soient instaurés. Juridiquement, Mayotte sera département d'outre-mer dans deux ans, mais en termes de droit commun il faudra attendre 2030 et le secrétaire d'État Yves Jégo, dans ses commentaires, a insisté sur cette dimension.
Y aurait-il comme une réticence de la part de la métropole ?
Non, car c'est la cinquième fois depuis 1958 que les Mahorais montrent leur attachement à la France. La métropole est restée assez neutre car cela permet de montrer que le choix de Mayotte est celui d'un peuple qui veut disposer de lui-même. C'est une façon de répondre aux Comoriens et à l'Union africaine qui ont encore répété que la consultation était « nulle et non avenue ». Et si le processus est long et sous surveillance - avec une évaluation tous les deux ans par le Parlement -, cela n'est pas surprenant. Souvenez-vous que l'île de la Réunion, proclamée département en 1946 et qui entretient d'ailleurs des liens très forts avec Mayotte (30 000 Mahorais y vivent), n'a obtenu l'égalité complète que dans les années 1990, cinquante ans après. Il ne faut pas non plus sous-estimer le coût de la départementalisation de Mayotte : 40 millions d'euros par an d'ici 2011, puis 120 millions par an.
Le taux de participation - 60 % - n'a-t-il pas été plus faible que prévu ?
En effet, d'autant que localement, tous les grands partis avaient appelé à voter oui. Je pense qu'il faut y voir l'effet des devoirs qui vont s'appliquer aux Mahorais en plus des droits nouveaux : mariage civil obligatoire, fin des juges musulmans (transformés en médiateurs), application du Code des impôts. Il y a aussi l'engagement à lutter contre l'immigration et à ne plus embaucher de travailleurs illégaux, qui représentent quasiment un quart de la population !
Justement, l'immigration comorienne ne va-t-elle pas augmenter plus encore avec le département ?
C'est bien sûr le risque. Le corollaire de Mayotte département consiste donc dans une politique de codéveloppement avec les trois autres îles des Comores, Anjouan, Grande-Comore et Mohéli. C'est la seule façon d'inverser le tropisme des immigrants comoriens vers Mayotte. La France vient d'ouvrir une ambassade à Anjouan, et va y construire une maternité. De leur côté, les Comoriens attendent des négociations avec Paris.
Source : Sudouest.com
ASANSLAS, Posté le lundi 06 avril 2009 16:44
A Comcom
tu dis "wamaooré namlé mabawa! rmi et rsa c ds 30ans il parait!tchuiiiiiiiiiiiiiiii! "
Le RMI ce n'est pas ce qui préocupe les mahorais, le combat des mahorais c'était d'érriger Mayotte en département et cela à commencer dépuis 1958 d'où il n'éxistait pas des prestations sociales en france.